Au cours du premier semestre, les exportations d’huile d’olive ont grimpé de 74% pour atteindre 1600 millions de dinars. En revanche, la récolte céréalière, affectée par des conditions climatiques défavorables, devrait accuser une baisse de 35% par rapport à la campagne précédente.
La nouvelle est tombée comme un couperet : l’économie nationale a enregistré un taux de croissance de -21,6% en glissement annuel. Du jamais vu dans l’histoire récente du pays. « L’économie tunisienne a enregistré sa plus forte contraction depuis que les comptes trimestriels sont élaborés par l’INS », affirme, sans détour, le directeur général de l’institut, M. Adnen Lassoued. Les répercussions du confinement général sur l’ensemble des activités économiques sont, sans conteste, lourdes.
Bien entendu, la Tunisie ne faisant point l’exception, pratiquement tous les pays touchés par la crise sanitaire et ayant décrété le confinement général ont dû affronter de pareilles récessions. « Cette baisse inédite du PIB, de 21.6% en rythme annuel, a touché quasiment tous les secteurs d’activité en dehors de l’agriculture”, lit-on dans le communiqué de presse publié par l’INS.
Bonne performance de la filière arboricole
Mais, en examinant le taux de croissance par secteur, on constate que malgré ce tableau noir qui reflète un marasme économique pesant, comme une chape de plomb sur, pratiquement, la totalité des secteurs d’activités, il y a un secteur qui a pu résister à savoir celui de l’agriculture. En effet, selon les chiffres publiés par l’Institut national de la statistique (INS), la valeur ajoutée du secteur agricole a accusé une croissance de 3,6% au deuxième trimestre de l’année en cours, après avoir enregistré un taux de 7,3% au premier trimestre.
Cette croissance s’explique essentiellement par le fait que le secteur a été exempté des mesures de restriction de mobilité, et ce, dans l’objectif de répondre à la demande du marché et de continuer à nourrir la population. Elle s’explique également par la bonne performance de la filière arboricole, notamment le secteur oléicole qui continue à pousser les feux. En effet, selon les données publiées par la périodique de Conjoncture de la BCT, les exportations d’huile d’olive ont accusé une croissance de plus de 73%, durant le premier semestre, passant de 117 mille tonnes exportées au cours du premier semestre de l’année dernière, à plus de 270 mille tonnes, au cours de la même période de l’année en cours. En termes de valeur, le volume des exportations d’huile d’olive a grimpé de 74% pour avoisiner les 1600 millions dinars.
Cette évolution, nettement positive du secteur oléicole, s’est répercutée sur le volume des exportations agricoles qui a augmenté de 13%. Couplée à la baisse des importations, qui a été de 7,5%, durant ce premier semestre, la hausse des exportations a engendré une contraction du déficit de la balance alimentaire qui est passé de 679,4 millions de dinars enregistré au cours du premier semestre 2019 à 137,1 millions de dinars durant la même période de l’année en cours. En résumé, le taux de couverture s’est amélioré de 17,3 % pour s’établir à 95,2%.
En revanche, la récolte céréalière, étant fortement dépendante des conditions climatiques, bat de l’aile, cette année. Le déficit pluviométrique enregistré en janvier et en février, les mois les plus pluvieux de l’année, s’est répercuté sur la campagne céréalière. D’ailleurs, le déficit pluviométrique enregistré au mois de février est le plus bas depuis 1970. La récolte céréalière aurait baissé de 35% par rapport à la campagne 2019 pour s’établir à seulement 15,7 millions de quintaux. Cette baisse se traduira par un accroissement du volume des importations de céréales dans la période à venir et aura, ainsi, un impact négatif sur le solde de la balance alimentaire avec l’extérieur.